Roro on the road: Veliky Oustioug - Ded Moroz

Je me balade un peu en ville. Bon, je ne sais pas ce que le guide a fumé, mais il a bien déliré lors de son voyage ici. Certes, la ville est sympa mais pas autant qu'il la décrit (« il est vrai que la ville semble parfois sortir d'un conte pour enfants, en particulier quand elle est couverte de neige »). Et ben, je ne vois pas où se trouve le coté « conte pour un enfant ». Le plus impressionnant serait le nombre d'églises, en activité ou pas. En bord de rivière, j'ai du en voir environ 5 ou 6 sur une distance de 1 kilomètre. J'en profite pour visiter l'une d'elle, l'église de l'ascension construite dans les années 1600 dans laquelle il y a une superbe iconostase (c'est facile de reprendre les termes du guide, lol) et autres peintures murales datant elles aussi du 17ème siècle.
Après cette aventure religieuse dont la femme s'occupant de la caisse connaissait une vingtaine de mots de français et était assez marrante, je vais sur les traces de Ded Moroz à une 10aine de km de Veliky Oustioug.
Ded Moroz (grand père Gel) est le père Noël local et ressemble fortement à notre père Noël. Moi qui n'aime pas Noël, je rentre sur son territoire. On voit bien qu'on est pas près des fêtes, c'est vide, pas joyeux et quand on voit ça, le prix de l'entrée passe pour une vraie arnaque. Mais j'imagine que c'est surement plus festif en fin d'année. Là, je dirai plutôt que ça fait« dead morose ». Même si je n'aime pas trop ce qui touche à Noël, je vais pas rater l'occasion de prendre une photo d'un barbu, lol.
Lors de cette balade, dans la maison de Ded Moroz, je rencontre 3 femmes d'un certain âge, 2 anglaises et une russe. Ça fait plaisir, les anglaises comprennent quand je leur parle, lol. Je les retrouve sur la fin du parcours et leur demande si elle ne passe pas par Veliky Oustioug pour m'y déposer. Bien généreusement, elle accepte et la russe me propose d'aller voir un musée sur un gars et le nucléaire. J'ai pas tout compris ce qu'elle disait (en anglais), mais pourquoi pas, cela me fera toujours un peu plus de découverte. En fait, ce n'est pas un musée, c'est l'école de Serguei Preminin, dans laquelle des salles sont consacrées à une exposition sur lui.
Bon, j'espère que je ne vais pas dire de connerie :
Serguei Preminin était marin dans le sous marin nucléaire K-219 en 1986. Lors d'une mission au large des Bermudes, (donc pas trop loin des USA), un incendie s'est produit au niveau des missiles. Ce qui engendra des problèmes sur les réacteurs nucléaires. Lui et son commandant partirent dans cette salle car seule une intervention humaine pouvait permettre au sous marin de ne pas rester au fond de l'océan. Son commandant ayant perdu conscience à cause de la chaleur subie dans le sas (la température avoisinant les 70°), seul Serguei Preminin finit l'opération. Malheureusement pour lui, une différence de pression s'était installée entre son sas et les autres, ce qui fait qu'il était impossible de rouvrir la porte. Il mourut donc en ayant sauvé le reste de l'équipage. Que ce soit la population américaine ou bien russe, cette histoire a mis du temps avant d'être connue. Ce n'est qu'en 1997 qu'il reçu (enfin, ses parents) une médaille (red star) genre la légion d'honneur. Quand on connait le climat russo-américain de cette époque, je n'ose imaginer ce à quoi nous aurions eu le droit si, avec ces missiles nucléaires, le sous marin avait exploser près du territoire américain. Nous aurions peut être eu le droit à un feu d'artifice de missile au dessus de l'Europe?
Si des personnes sont intéressées par cette histoire, un livre a été écrit sur cet événement, il s'agit de « hostile waters ». Par contre, c'est en anglais

On retourne ensuite sur Veliky Oustioug où nos chemins se séparent. Mais je remercie cette personne de m'avoir fait découvrir ce Serguei.
Je prends une marchroukta pour Kotlas ou j'espère avoir un train pour Syktyvkar. A voir le panneau d'affichage, mon train serait demain à 13h15, ça va encore me faire perdre 1 journée, zut alors. Etant dans la salle d'attente, sortant ma carte géographique de la Russie, un gars commence à me parler. Comme d'habitude, je lui dis que je ne parle pas russe mais il insiste. Au bout d'un moment, il comprend mais on continue à parler avec le fameux langage des signes et des dessins, ça prend du temps mais ça fonctionne. En tout cas, j'ai réussi à savoir qu'il y avait un bus entre Syktyvkar et Kirov (destination d'après), ce que je ne savais pas car ce n'est pas dans mon guide. En fait, je voyais dans mon guide la ville de Syktyvkar sur les cartes mais ils n'en parlaient pas. C'est pour ça que j'y vais, j'ai envie de découvrir si il y a des trucs à faire. Je fonce surement droit dans le mur avec une ville qui n'aura aucun charme, mais Syktyvkar est un de mes objectifs pour le voyage de la Russie. Et puis, pourquoi toujours suivre le guide, il faut bien un peu d'aventure des fois.

PS : j'ai découvert qui était ce chanteur que j'aime pas, il me semble que c'est Stromae (enfin un truc comme ça). J'ai découvert ça ce matin au petit déj, ils vendent même la chanson pour les sonneries de téléphone portable.

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